BPMN 2.0 - Mise en pratique
Exemple du processus de commande de pizzas.
Description du processus
Le processus de commande de pizzas peut se décrire de la manière suivante :
· Un consommateur a faim, il veut une pizza. Il va sur le site d’une pizzeria et il choisit une pizza en fonction de ses goûts.
· Une fois la pizza choisie, il envoie un message au serveur via le site. Ce message sera archivé dans l’historique de ses conversations.
· Une fois, le message reçu par le serveur, celui-ci devra à la fois :
- Rassurer son client si sa commande doit demander plus 60 minutes d’attente,
- Passer la commande aux cuisines pour que le pizzaïolo la confectionne et la cuise.
· Le pizzaïolo délivrera ensuite la pizza au livreur,
· Le livreur enverra un message au consommateur pour lui dire que la pizza a été réceptionnée et qu’il se met en route,
· Le livreur se mettra en route pour livrer au plus vite la pizza.
· Lorsqu’il sera là, le consommateur devra payer au livreur le prix de la pizza et celui-ci lui rendra la monnaie.
· Le consommateur pourra enfin manger sa pizza.
Le processus privé
Construction du processus privé
Étape 1 : Identifier les acteurs
Le processus implique quatre acteurs internes : Le livreur, le pizzaïolo, le serveur, et le consommateur.
Étape 2 : Définir les frontières de processus
Une fois les acteurs identifiés, on définit les frontières (ici représentées par les limites du bassin) du processus en disposant des espaces, qui sont des couloirs, pour les acteurs. On compose le processus : d’une piscine (consommateur) et d’une piscine correspondante au processus du vendeur de pizza, décomposée en 3 couloirs, le serveur, le pizzaïolo, et le livreur.

Étape 3 : Identifier les tâches
Pour chaque acteur, il faut identifier les principales actions. Si l’action est simple, elle peut être représentée par une simple tâche. Dans la première phase, il est possible d'identifier les activités sans aucun marqueur spécifique. Si au contraire l'action est plus complexe, il est préférable de la représenter comme un sous-processus. Il est important d'analyser la nature des tâches des participants.
Lors la deuxième phase, il est possible de substituer les sous-processus avec des tâches et vice-versa, afin de « décomplexifier » le processus. On peut également fournir plusieurs modèles pour démontrer la séquence d'activité selon plusieurs niveaux de granularité. Techniquement les processus privés de quelques acteurs internes se doivent d'être spécifiés et bien détaillés. Il est souvent préférable d'inscrire toutes les actions en tâche et de les définir plus spécifiquement lors de la deuxième étape. Il est plus facile de regrouper plusieurs tâches afin d'en faire un sous-processus, que de définir un sous-processus et d'extraire les tâches qui le composent.


Étape 4 : Identifier et représenter les évènements à l'aide des symboles appropriés
Un évènement est quelque chose qui survient au cours du processus et qui affecte la séquence d'exécution. Un évènement peut se retrouver au début, à la fin ou dans la séquence du processus. Sans le support d'un langage formel comme le BPMN 2.0, il peut s'avérer difficile de distinguer une activité d’un évènement. Certaines activités peuvent être modélisées comme des évènements, ce qui tend à simplifier le modèle de processus, particulièrement au niveau de l'envoi et de la réception de messages. Il faut aussi distinguer les évènements intermédiaires de type réception (catch) et de type lancement (throw).

Étape 5 : Identifier et représenter les passerelles et les flux à l'aide des symboles appropriés
Il est possible de répertorier les passerelles chaque fois qu'une séquence se décompose en plusieurs chemins. Les passerelles sont souvent introduites à l'aide d'une activité avec des phrases contenant des verbes telles que : « choisir la pizza », « commander pizza ». Certaines de ces constructions indiquent implicitement la nature de la décision. Il est parfois nécessaire de diviser une séquence du processus en plusieurs séquences parallèles, afin de choisir la voie à suivre selon le résultat d'une condition ou d'effectuer une gestion des exceptions si des conditions particulières surviennent. Je vous renvoie à l’article concernant la signification des symboles pour mieux comprendre.

Le processus public
Le but sera d’identifier les interactions du processus avec les participants externes. Suite à la modélisation du processus privé, il apparaît que l’entreprise (la pizzeria) interagit de trois façons avec le consommateur : et le rassure et prend en charge sa commande, elle fait livrer sa pizza, et elle revoit le paiement et rend la monnaie. Il est aussi possible de trouver des interactions à travers les évènements tels que la réception des messages du consommateur par le serveur.

Le diagramme de collaboration
Identifier les points de contact entre les activités des participants.
Le processus de collaboration est moins détaillé que le processus privé, mais il peut contenir davantage de détails que le processus public.

Processus annexes
Il n’y a pas de représentation visuelle de cet exemple, en revanche je vous propose une définition pour les deux diagrammes qui pourraient être réalisés :
La chorégraphie
Un nouveau type de modèle dans le BPMN 2.0 est le diagramme chorégraphique. Son but est de montrer l’interaction entre les participants dans un format différent, et de se concentrer sur le flux de messages, et non pas sur les tâches détaillées individuelles d’un processus. Par conséquent, de nouveaux types d’objets ont été introduits, ils incluent l’expéditeur et le récepteur dans l’objet (au lieu de connecter des rôles à une tâche ou d’utiliser des maillots de bain) et connectent les messages envoyés/reçus à cet objet.
La conversation
Le modèle de conversation est une vue simplifiée du modèle de collaboration. Il n’y a que trois types d’éléments dans un modèle de conversation : les pools (piscines), les éléments de communication et les liens entre eux. Il n’inclut pas la logique de processus.
Les erreurs à éviter lors de la construction des diagrammes BPMN
Pour que vous soyez plus conscient des détails spécifiques de l’utilisation des symboles BPMN et des meilleures pratiques, je vais vous montrer ici 6 exemples de symboles BPMN utilisés dans le mauvais sens. Il y aura également leurs solutions avec une utilisation correcte du BPMN.
#Erreur1 : Utilisation du flux de messages entre les voies de la même piscine.

#Erreur 2 : Utilisation du flux de séquence entre les piscines.

#Erreur 3 : Inscrire le début, mais oublier d’indiquer la fin.

#Erreur 4 : Utilisation du début du flux dans une piscine et de la fin (du même flux) dans une autre.

#Erreur 5 : La tâche 3 ne se termine pas dans le processus.

#Erreur 6 : Une tâche déconnectée du reste du processus.

Conseils pour maîtriser « l’art » du BPMN
1. Adoptez une approche minimaliste
Vous pouvez garder votre modèle de processus d’affaires simple sans exclure aucun détail. Si besoin, je vous invite à décomposer votre processus en sous-processus. Pour vous rendre compte de votre approche minimaliste, je vous invite à communiquer votre graphique à vos collègues ou clients. Ainsi, la modélisation conviviale envoyée est toujours une bonne idée.
2. Créez des étiquettes
Je le répète, mais c’est nécessaire, cela contribue à rendre le modèle plus facile à comprendre. Pour ce faire, vous devrez tout étiquetez dans vos diagrammes, pas seulement les activités, mais aussi les sous-processus, les évènements intermédiaires, les passerelles, les flux de séquences, les évènements finaux et les flux de messages. Certains attributs requis, comme la durée d’un évènement de mise à niveau, pourront ne pas être affichés dans le diagramme.
3. Spécifiez le type de tâche
L’un des attributs BPMN est le type de tâche. La spécification définit plusieurs types de tâches, mais il y en a vraiment deux qui sont importantes à distinguer : l’utilisateur (tâche humaine) et le service (tâche automatisée). Heureusement, la plupart des outils BPMN distinguent les types de tâches avec des icônes à l’intérieur de la forme d’activité, mais vous devrez spécifier de quel type vous voulez parler.
4. Validez vos modèles
Un modèle de processus est plus qu’un dessin. Il est important de faire valider le diagramme et les symboles représentant, car il sera la référence du déroulement de l’activité au sein de votre entreprise.
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